Histoire et Patrimoine

Un peu d’histoire

Aux origines… Gignac a rarement fait la une du passé

 

Gignac a rarement fait la une du passé : ni guerre bien sanglante, ni célébrités de passage, ni faits divers bien alléchants, bref la vie simple et tranquille des campagnards d’autrefois.
Le complétif – La Nerthe – fut ajouté pour ne pas la confondre avec d’autres Gignac.

 

Néanmoins, notre petite ville au passé millénaire, conserve encore de bien belles traces.

Quelques racloirs, des pierres taillées témoignent d’un peuplement préhistorique mais les premiers Gignacais sédentaires habitent une villa gallo-romaine sous le règne de l’empereur Auguste. A l’époque où Gignac, Le Rove et Ensuès formaient une communauté, les Gignacais se rassemblaient autour de la chapelle des Templiers (XIIIe siècle), sur la colline bien visible de l’autoroute.

 

Puis, après le long Moyen-Age et ses terreurs, les premières « Maisons-Neuves » (tel sera le premier nom de Gignac) se construiront en plaine ; un village-rue se forme (Rue de la République) autour d’une place (celle de la Bourgade), près d’un ruisseau qui descend des collines de la Nerthe.

 

Grâce à de bonnes terres bien fertiles, l’agriculture – blés, oliviers, amandiers, vignes et élevage – se développe et enrichit la population qui va construire sa propre église (1780).

 

Le seigneur était celui de Marignane ; La Révolution donne sa liberté à la ville qui, au XIXe siècle, voit arriver le progrès à ses portes : un chemin de fer (existera une halte de Gignac !), l’eau d’un canal d’arrosage (il serpente toujours la colline, mais à sec), une usine de tartre (disparue), un canal maritime le plus long du monde (le Tunnel du Rove mesure 7,2 km) creusé en partie sous le village.

 

Mais la vie reste essentiellement rurale jusqu’aux années 1960. Des moulins parsèment toujours le paysage, une laiterie subsiste encore, des chèvres sont toujours élevées, des terres protégées et productives rappellent aujourd’hui ce riche passé agricole.

 

Les Gignacais ont toujours été solidaires : les paroissiens d’hier comme d’aujourd’hui ont aussi façonné la ville ; l’église mérite la visite, une croix de mission est encore debout à Laure, des pénitents blancs ont construit une chapelle toujours visible. Deux sociétés de secours mutuels à Gignac et à Laure rappelaient que aide et charité n’étaient pas de vains mots.

 

L’urbanisation ne commence que réellement qu’à la fin des années 1980 : d’environ 4 000 habitants, la population passe à presque 10 000 aujourd’hui ! Déjà, le village avait accueilli en nombre des familles italiennes ou espagnoles lors de la construction du Tunnel du Rove (1910-1926), et des rapatriés d’Afrique (années 1960) qui ont fait souche.

 

Le passé méconnu de Gignac est riche à qui sait le découvrir et pourquoi pas l’aimer. Lors de vos futures pérégrinations dans les vieilles rues, vous rencontrerez peut-être la duchesse de Berry, Marcel Pagnol, Marie Mauron voire Paul Cézanne, lesquels ont un lien ténu et réel avec Gignac-La-Nerthe.

 

Par Michel Méténier, historien de la commune